Miniature - Badjens

Badjens

  • Delphine Minoui
  • Actualités
  • biographie
  • Féministe
  • Politique
  • Récit de vie
  • Roman

Le résumé

« Bad-jens : mot à mot, mauvais genre. En persan de tous les jours: espiègle ou effrontée. »
Chiraz, automne 2022. Au cœur de la révolte « Femme, Vie, Liberté », une Iranienne de 16 ans escalade une benne à ordures, prête à brûler son foulard en public. Face aux encouragements de la foule, et tandis que la peur se dissipe peu à peu, le paysage intime de l’adolescente rebelle défile en flash-back : sa naissance indésirée, son père castrateur, son smartphone rempli de tubes frondeurs, ses copines, ses premières amours, son corps assoiffé de liberté, et ce code vestimentaire, fait d’un bout de tissu sur la tête, dont elle rêve de s’affranchir. Et si dans son surnom, Badjens, choisi dès sa naissance par sa mère, se trouvait le secret de son émancipation ? De cette transformation radicale, racontée sous forme de monologue intérieur, Delphine Minoui livre un bouleversant roman d’apprentissage où les mots claquent pour tisser un nouveau langage, à la fois tendre et irrévérencieux, à l’image de cette nouvelle génération en pleine ébullition.


La critique du Chat Botté

L’avis de Sophie :

Une immersion saisissante dans le quotidien des femmes et filles iraniennes, au travers du monologue intérieur de Zahra, surnommée affectueusement « Badjens » par sa mère. « Badjens », ou « mauvais genre », « mauvaise graine », l’équivalent de notre « badass » en persan…

Deux noms donc, l’un officiel et religieux pour l’extérieur, l’autre plus vrai, pour le cercle des intimes. A l’image de la dualité forcée à laquelle cette jeune fille de 16 ans est soumise tous les jours. Car il faut s’inventer dans l’ombre, vivre de petits compromis pour réussir à exister dans un pays où les femmes sont niées, fantomisées, où « naître fille, c’est mourir ». Chaque jour, contourner le système pour ne pas se laisser briser par son hypocrisie…

« Badjens » est donc le récit de cette résistance intérieure trop longtemps contenue, qui se déverse et explose enfin à l’extérieur, descend dans la rue, suite à la mort de Masha Amini en septembre 2022, décédée à la suite des coups reçus pour ne pas avoir porté correctement son voile à Téhéran.

Ce roman, bien qu’offrant un texte court, est percutant, va droit au but et frappe où cela fait mal! On ressort de cette lecture en colère et profondément écoeuré! Je conseille ce texte à toutes et à tous, et serais bien curieuse de voir l’accueil que lui ferait nos rhétoriciens…

Je n’avais pas eu l’occasion de lire le précédent titre de Delphine Minoui (grand reporter d’origine iranienne), « L’alphabet du silence » (*), par manque de temps, mais « Badjens » m’a définitivement convaincue de faire remonter ce livre sur le haut de ma PAL! Où il rejoindra « L’interrogatoire » de Suzanne Azmayesh (**) et « Les contemplées » de Pauline Hillier (***), traitant également de thématiques connexes. Car il y a beaucoup à lire, à dire… et à faire sur ce sujet!

Parution le 19 août 2024
Prix : 18.00€

(*) L’alphabet du silence de Delphine Minoui, à 8.90€ (éditions Proche)
(**) L’interrogatoire de Suzanne Azmayesh, 7.40€ (éditions J’ai Lu)
(***) Les contemplées de Pauline Hillier, 7.60€ (éditions J’ai Lu)


Les commentaires

D'autres ont également aimé,

Vous aimerez aussi peut-être aussi

Leçons de grecLe jour où les lions mangeront de la salade verteLes évasions particulièresDu côté sauvageL’écho du temps