Miniature - Le soldat désaccordé

Le soldat désaccordé

  • Gilles Marchand
  • Drame
  • guerre
  • Historique
  • prix littéraire
  • Roman

Le résumé

Paris, années 20, un ancien combattant est chargé de retrouver un soldat disparu en 1917. Arpentant les champs de bataille, interrogeant témoins et soldats, il va découvrir, au milieu de mille histoires plus incroyables les unes que les autres, la folle histoire d’amour que le jeune homme a vécue au milieu de l’Enfer. Alors que l’enquête progresse, la France se rapproche d’une nouvelle guerre et notre héros se jette à corps perdu dans cette mission désespérée, devenue sa seule source d’espoir dans un monde qui s’effondre.


La critique du Chat Botté

L’avis de Sophie :

L’angle d’approche, de construction de ce roman est assez génial et astucieux! Car l’auteur fait de son narrateur un ancien combattant français de la Première Guerre mondiale qui enquête sur les soldats disparus à la demande de leur famille… Ce biais narratif permet donc au lecteur de balayer, sans être perdu ou victime de digressions, à la fois l’immédiat après-guerre et l’expérience des tranchées au travers des témoignages récoltés pour le besoin des différentes enquêtes d’identification.

Sont ainsi abordés au détour des pages, l’expérience de la guerre en elle-même, mais aussi le « réapprendre à vivre » des Poilus après l’Armistice, le traitement de la mémoire du conflit dans les années 20 avec un ton parfois finement impertinent que j’ai beaucoup aimé! Pour exemples, page 25,  » (…) un joli petit village qui venait d’inaugurer un joli monument aux morts de la jolie guerre. J’avais même entendu des histoires de villages qui s’étaient battus pour savoir à qui appartenaient leurs morts. Des paysans qui avaient habités entre deux communes et qui étaient devenus importants grâce à leur dépouille patriote ».

De plus, comme le préfigure son joli titre, « Le soldat désaccordé » est écrit d’une plume poétique, habile et qui rend hommage à cette génération sacrifiée pour des idéaux toujours trop minces et dérisoires, car au fond « si on avait su qu’un boche, c’était rien qu’un Français qui parle allemand, on aurait eu du mal à continuer à leur tirer dessus »… (p.38). Une réflexion qui résonne encore malheureusement aujourd’hui.

Et puis, il y a cette magnifique histoire d’amour qui tiendra le narrateur et le lecteur en haleine, comme une envie, voire un besoin de croire que le beau virevolte toujours à travers la laideur d’une guerre…

Parution le 19 août 2022

Prix : 18€


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